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Eros, Hippolyte et Marcellus

Mon désir de travailler sur les corps sert de point de départ. Lors de mes visites dans les musées, j’ai recherché les modèles vivants parmi les sculptures exposées dans les galeries. En recadrant les sculptures sans jamais toucher à leur forme, j’ai fait apparaître le modèle. Grâce au nouveau souffle qui leur est donné, les corps figés - corps souffrants, corps timides, corps désirables deviennent sensualités jubilatoires.
Le rose, qui s’est imposé à moi, fait le lien entre tous ces modèles. Couleur du vivant, du charnel, cette nuance m’a permis de réveiller la matière blanche, dure, froide de la pierre, et d’animer ces hommes et ces femmes, comme si un nouveau cycle débutait pour eux.
Dans ce processus de métamorphose, les époques et les matières s’effacent. Imaginaire et réel se confondent. Le sujet sculpté, photographié, puis peint devient intemporel. Ce projet brouille le regard, interroge, interpelle. Ce buste est-il celui d’un corps réel, celui du modèle d’une séance de peinture, celui d’une sculpture antique ou du XIXe, ou tout cela à la fois ? Ce travail m’offre un nouveau terrain d’expérimentation, une vaste zone à explorer où les expressions artistiques s’entremêlent.

Travail réalisé au cours de la FotoMasterclass 8 par L'Oeil de l'Esprit, accompagné par FLORE (photographe), Sylvie Hugues et Adrian Claret 2020/21